Cela fait maintenant deux jours que le match entre les Harpies de Holyhead et le Club de Flaquemare s'éternise. Les deux équipes ont commencé à jouer par un temps plutôt clair, un poil frais peut-être, mais rien d'extraordinaire pour la saison. Après une heure trente de très beau match, particulièrement serré, il a commencé à neiger légèrement pour la première fois de la saison.
Rien d'inhabituel en ce mois de janvier, et rien qui ne perturbe nos incroyables joueurs. La légère neige s'est cependant changée en chute abondante, puis maintenant en une véritable tempête qui empêche toute vision à plus de deux mètres. Les flocons sont énormes, le vent s'est levé et est absolument glacial. Nous avons pu interroger Clare Lamy, l'attrapeuse des Harpies, pendant un temps mort, lui demandant s'ils comptaient arrêter le match.
"Et déclarer forfait ?" s'est emportée la fougueuse attrapeuse en rajustant ses lunettes de vol. "Hors de question ! Ce ne sont pas quelques flocons qui vont nous stopper !"
Le score peut cependant changer très rapidement. En effet, les temps morts sont demandés régulièrement et les joueurs et joueuses des équipes de rechange ont déjà tous été sollicités pour permettre aux titulaires de prendre un repos salvateur. On le ressent bien dans la cohésion des équipes, ayant le plus grand mal à se coordonner. Saluons le courage de Chloe Paciolla, la capitaine des Harpies, qui tient sur le terrain avec une volonté d'acier depuis le début du match, n'en étant sortie qu'une toute petite heure, lors d'un temps mort généralisé pour permettre aux joueurs de dévorer des repas chauds, et coordonnant son équipe le reste du temps.
Et du côté des tribunes ? Quelques fans irréductibles des deux clubs sont encore présents. La plupart ont amené des tentes isolées ou des braseros magiques et sont bardés de sorts de réchauffement. Dépité, William Abbott, inconditionnel supporter des Harpies, s'est néanmoins confié à nous :
"C'est vraiment dommage. Le match avait très bien commencé et était très beau. Là, on a de plus en plus de mal à voir ce que font nos joueuses. J'espère vraiment que Lamy pourra y mettre fin, je sais qu'elle est assez douée pour ça même dans un blizzard pareil !"
Il ne reste qu'à espérer que le Vif d'Or sera trouvé et attrapé avant que les deux équipes ne souffrent de maladies qui pourraient compromettre la fin de la saison pour certains de leurs joueurs.
Les deux équipes, exténuées, ont désormais droit à un repos bien mérité après ce qui aura été l'une des plus longues parties de l'histoire du Quidditch. Même si certains spectateurs, toujours présents malgré le temps et la durée du match, ne sont pas plus impressionnés que ça...
« Je ne comprends pas pourquoi vous en faites tout un plat ! Ça se voit que vous n'avez jamais assisté à une VRAIE longue partie ! Moi j'y étais, en '54* ! Les Vagabonds tombaient littéralement [de fatigue] de leurs balais ! 8 jours en tout que ça a duré ! Et j'ai tout suivi, Madame ! »
Pour d'autres, c'est plutôt le temps qui est un sujet de débat : « C'est complètement fou... Autant de neige si tôt dans la saison? Je sais bien que c'est l'Écosse ici, mais quand même ! Si ça se trouve, c'est un des [fan des] Harpies qui a lancé un maléfice de tempête ! Oui, c'est bien ce que je vous dis, c'est de la tricherie ! Tout le monde sait qu'ils sont prêts à faire n'importe quoi pour faire gagner leur équipe... »
Cette théorie de complot abordée par quelques partisans sera examinée par les officiels un peu plus tard dans la journée. Toutefois, elle risque fortement d'être écartée, considérant l'état de fatigue extrême dans lequel se trouvaient les principaux accusateurs... et parce qu'en fin de compte, nous sommes tout de même en Écosse !
*Le match de 1954 mentionné ci-haut semble être celui du 2 avril de cette même année, opposant les Vagabonds de Wigtown et les Tornades de Tutshill. L'équipe du Quidditch Mag n'a toutefois pas été en mesure de confirmer les dires du spectateur, le match ayant officiellement duré, quoique longtemps, seulement 6 heures.