Ça peut surprendre, mais la faute en revient partiellement au monde de la littérature ! Ou plutôt aux jeunes esprits influençables face aux romans à succès. Souvenez-vous, il y a un an de ça sortait en librairie Les Mémoires fantastiques de N. Dragonneau : une biographie romancée de l'auteur du manuel très connu Vie et habitat des animaux fantastiques qui a connu un franc succès auprès du jeune public. Les parents des bibliophiles en herbe ont dû gérer leurs enfants qui se sont mis à leur réclamer un Niffleur, un Oiseau-tonerre ou un Demiguise de compagnie. Autant aller au moins pire et leur offrir un joli Botruc, comme celui qui accompagnait M. Dragonneau dans ses aventures, mais de manière plus discrète !
Les passions enfantines étant volages, les petits se sont lassés avant de pouvoir s’attacher, et les familles ont laissé dans la rue le Botruc fraîchement adopté, comptant sur leur capacité à se nourrir seuls et s’adapter à leur environnement. Et voilà comment dix, cent, mille Botrucs ont investi les structures de Londres, Liverpool, Oxford, Bristol ou Manchester. Car après tout, ce sont bien dans les villes qu’on trouve le plus de librairies ! Pas de quoi s’alarmer de prime abord : les Botrucs, c’est tout petit. Ça gobe les mouches, et ça a un caractère pacifique. Mais quand ils sont trop nombreux dans un habitat inadapté, ils se mettent à défendre bec et ongles le nouveau territoire qu’ils se sont délimité. Et des ongles, ils en ont de fort beaux : un à deux doigts par main, se terminant en griffe acérée. Et les sorciers urbains sont désignés d’office comme les attaquants du territoire. Voilà donc pourquoi nous nous retrouvons aujourd’hui avec des nuées de Botrucs agressifs dans les rues. Alors si en plus, ils fragilisent la structure des bâtiments qu’ils colonisent, la situation se complique !
En réaction, le Ministère de la Magie a lancé une campagne d’information sur ce problème. La cellule REBOURS (RÉgulation des BOtrucs URbains Surnuméraires) vient d’être créée pour orienter les victimes d’attaques potentielles, réfléchir d’urgence à une solution et former des brigades spécialisées pour l’appliquer. En attendant de découvrir la méthode préconisée et de constater l’efficacité des résultats, nous suivrons les recommandations suivantes :
- Bien se couvrir en sortant (une fois n’est pas coutume, remercions le froid actuel !) pour qu’un Botruc ne puisse pas s’agripper à nous;
- Rester sur ses gardes en extérieur, pour déceler tout mouvement suspect à notre proximité;
- Contourner au plus large les regroupements de Botrucs les plus visibles.
Et bien entendu, évitons toute approche à leur égard, qu’elle soit amicale, violente ou simplement curieuse ! Car après tout, un sorcier averti, c’est dix Botrucs en sursis !
Laya