Knuckles, en critiquant ouvertement les aspects les plus dangereux du Quodpot, ne se doutait pas qu'elle allait soulever les masses de supporters et déclencher une vraie polémique partout dans le pays.
"C'est un véritable outrage!", clame Euphrasia McStinky, une fervente supportrice des Chicago Bulbs. "Le Quodpot fait la fierté du peuple américain magique depuis des siècles! Trainer dans la boue un sport aussi noble et chevaleresque, c'est insulter des milliers de supporters! Qu'elle aille donc jouer au Quidditch avec les autres débiles, ça nous fera une place pour un vrai joueur, qui comprend ce sport et le respecte!"
"Elle a raison de mettre les pieds dans le plat", raisonne Ken Hopscotch, employé aux Département des Sports du MACUSA. "Les matches de Quodpot se terminent souvent sur une tragédie. La semaine dernière encore, trois joueurs ont fait une chute de trente-deux mètres suite à l'explosion du Quod. L'un d'eux a définitivement perdu l'usage de ses jambes. Pourtant, les fans refusent de revoir les règles de sécurité du jeu ou l'intensité des explosions du ballon. Les négociations sont toujours tendues et se terminent systématiquement sur un statu-quo. Si plus de joueurs se plaignaient de la dangerosité du Quodpot, on pourrait faire de vraies avancées pour que tout le monde s'amuse sans courir trop de dangers."
La polémique gonfle tant et si bien que le MACUSA s'apprête à lancer des rencontres partout dans le pays pour récolter l'avis des sorciers et sensibiliser le grand public aux règles élémentaires de sécurité liées au Quodpot. Amelia Knuckles a, quant à elle, reçu le soutien d'autres grandes stars du Quodpot, comme Kevin Illecebrosus, ailier droit de l'équipe de Detroit qui est resté sept mois dans le coma après une chute, ou bien Jordan Dea, l'attaquante vedette de la NYQT, défigurée par l'explosion d'un Quod directement sur son visage.
"Le but n'est pas d'interdire le Quodpot", plaide cette dernière. "Nous voulons revoir la densité de l'explosion du Quod et travailler à améliorer les protections des joueurs, pour que les blessures soient les moins pénibles possibles. Nous adorons le Quodpot, et comme tous les athlètes de haut niveau, nous savons que le sport peut avoir une incidence directe sur notre santé. Même les moldus avec leur football risquent tous les jours de se casser quelque chose. Nous sommes au courant des risques, nous estimons juste qu'une bonne partie des blessures infligées aux joueurs auraient pu être facilement évitées. Il faut faire bouger les mentalités!"
S'il y a bien quelqu'un qui profite de cette polémique autour du Quodpot, c'est la AFQUID, la Fédération Américaine de Quidditch. "C'est du jamais vu!", s'enthousiasme Albert Gillypants, le directeur de la Fédération. "Les inscriptions en clubs amateurs ont augmenté de 20% en seulement deux mois, et la presse ne s'est jamais autant intéressée à notre sport. On a intérêt à beaucoup travailler pour proposer des matches haletants à tous nos nouveaux supporters lors de la prochaine saison!"
Le MACUSA tient cependant à rappeler que si le Quidditch n'implique aucune explosion, il s'y trouve quand même deux Cognards, quatre batteurs et des joueurs aux tâches si variées que les collisions y sont spectaculaires. "Ce n'est pas un sport pour les pétochards", confirme Albert Gillypants, "il y a des côtes brisées et des chutes à tous les matches. Mais l'ancienneté de ce sport et l'encadrement des règles au niveau mondial ont permis une certaine prévention des risques les plus importants, contrairement au Quodpot qui a besoin d'être rééquilibré."
En attendant, Amelia Knuckles tente de rester loin de la polémique et s'entraîne sans relâche avec son nouveau coach, Abe Corporis, pour tenter de devenir la nouvelle poursuiveuse de l'équipe américaine de Quidditch. Il est certain que la prochaine Coupe du Monde nous révélera bien des surprises!
Betsy Longlife