Mais alors : que deviennent ces enfants ? D’autres solutions sont-elles mises en place pour leur permettre d’accéder à une autre éducation ? Et, s’il leur est effectivement impossible de se servir de la magie, qu’en est-il des différentes matières pour lesquelles la baguette n’est pas nécessaire ? Qu’il s’agisse des enseignements d’Histoire de la Magie, de l’Arithmancie, de l’Etude des Runes ou encore de l’Astronomie, ces enfants ne devraient-ils pas avoir eux aussi un droit d’accès à ces cours qu’ils sont parfaitement capables de suivre ? Rappelons aussi que plusieurs cracmols sont très bien intégrés dans la société moldus et réussissent, en ce sens, à faire un pont entre nos deux sociétés.
« Nous encourageons les enfants de moldus ayant des pouvoirs magiques à bien s’intégrer dans notre société. Un professeur de Poudlard prend toujours le temps de discuter avec les parents avant l’entrée en première année et il est facile de trouver des ouvrages sur le monde qui est le nôtre. Or, à l’inverse, un enfant cracmol se retrouve privé de tout ce qui devrait faire son identité. Ne pouvant le voir entrer au collège, les parents se retrouvent vite démunis par cette mise au ban de la société qui rejaillit souvent sur la famille. De nombreuses études ont démontré que l’éducation n’était pas en cause, contrairement aux anciennes croyances qui ont longtemps insinué que la faute revenait tout entière à la manière dont les parents brimaient leur enfant. Maintenant que nous avons compris qu’il s’agissait d’un tout autre problème, il serait temps de donner une place à part entière aux cracmols dans notre société. » - Ernest Gautin, sociomage.
« J’ai été refusé en école de botanique car je n’ai pas de pouvoirs magiques alors que je sais parfaitement bien m’occuper des plantes. J’ai grandi en apprenant dans la serre de ma mère et je sais quelles plantes utiliser pour des potions complexes tout comme la manière de les faire pousser. » - Adrian, dix-neuf ans, cracmol.
« Nous avons refusé ce jeune homme car il n’est pas possible pour nous de le mettre en contact avec des plantes dangereuses alors qu’il est incapable de se défendre. Comment le laisser seul avec un filet du diable alors qu’il ne possède pas de baguette ? Le risque est bien trop grand. » - Hermiline Saingent, directrice de l’EBA, Ecole de Botanique Appliquée.
Selon une étude réalisée, 37% des sorciers trouvent qu’il est urgent de définir de nouvelles règles d’insertion des cracmols quand 42% pensent qu’il serait justifié de leur permettre de mieux s’intégrer dans le monde moldu. D’autres encore, s’interrogent sur le fait qu’il seraient utiles de permettre aux cracmols d’intégrer les métiers diplomatiques entre sorciers et moldus, puisqu’ils sont plus à même de comprendre les réactions de ces derniers en partageant les difficultés d’une vie sans baguette. Ces disparités s’expliquent par la manière dont la société actuelle essaie de nier les problèmes rencontrés par les cracmols, préférant oublier ces enfants qui ne sont qu’une part mineure de la société. Pour autant, ces problèmes existent et devraient être pris en considération.
Et vous, pensez-vous qu’il serait temps de lancer le débat ?