Jetez par exemple un oeil sur cet extrait de Barnabas le Follet, professeur de danse pour Trolls! Certains élèves de Poudlard feront peut-être le lien avec un tableau du septième étage de leur école? Du fond de l’année 1653, voici l’ultime entrée de son journal, avant que quelques heures plus tard, il ne soit écrasé par un de ses élèves en pleine répétition.
J’atteins à nouveau ce matin la caverne des trolls des montagnes qui me voient arriver d’un oeil vaguement étonné. Deux mois que nous avons mis en place nos séances de danse, et leurs mémoires n’ont toujours pas assimilé la fréquence de nos rendez-vous. Ça devrait me laisser présager le pire pour leur entraînement, mais ne me répète-t-on pas à longueur de temps que je suis têtu jusqu’à l’inconscience!
Des professeurs de danse, les sorciers en trouvent à chaque coin de rue. Mais pour créatures magiques parallèles, c’est une autre paire de manches! Nous sommes fort rares, mais nous existons quand même! Simeon enseigne aux centaures, Hermeline aux êtres de l’eau, Flavien se rapproche des elfes de maison. Moi, je donne dans les Trolls, en toute simplicité. Je mélange avec art l’entêtement et l’inconscience de cumuler mes deux passions de la danse et des créatures magiques. Car c’est le seul moteur qui nous pousse dans cette voie absurde: la plus dévorante des passions! Depuis que j’ai débuté dans ce secteur déjà très peu peuplé, mes collègues se font de plus en plus rares: les plus raisonnables tiennent cinq ans puis rangent leurs chaussons pour espérer vivre vieux. Les plus fous tiennent jusqu’à environ 40 ans avant de se faire faucher par un accident de travail, le plus souvent ridicule.
J’ai choisi les Trolls car malgré leur manque de dynamisme, la force brute (et même brutale!) qu’ils dégagent me font imaginer des chorégraphies d’une très belle intensité. Le tout est d’arriver à la sublimer. Parfois, j’ai peur, et c’est bien humain. Mais la vivacité que m’a donné mon métier m’a permis d’éviter plusieurs fois un coup fatal ou la perte d’un membre. Que je sache, dans les cirques moldus, on fait bien danser les ours!
Une fois sur la place avec ma petite troupe de quatre, je les passe en revue rapidement: si aujourd’hui, ils n’ont pas envie de travailler, sont de mauvaise humeur ou simplement distraits, autant repartir tout de suite. Et au pas de course, de préférence.
Depuis que j’ai commencé avec eux, je leur montre inlassablement les techniques de danse les plus simples. Concrètement, cela fait deux mois que je m’évertue à leur enseigner….. l’échauffement. Si la patience est une vertu, alors je suis vraiment un saint!
Mes élèves ne semblent pas trop mal disposés aujourd’hui, nous allons pouvoir nous y mettre...