Et pourtant, plusieurs membres du corps médical de Ste Mangouste ont été d’abord interpellés, puis de plus en plus alarmés par un effet nocif du Tussicalm. En effet, de plus en plus de cas médicaux leurs sont soumis : une personne consommant une dose simple de potion alors qu’elle est tout à fait saine se retrouve avec une énergie décuplée et aucun besoin de dormir pendant six heures. Six heures où cette personne peut utiliser à fond ses capacités de vitesse, réflexion, force, etc… pour accomplir ce que bon lui semble. Mais au bout de cette période, le pic d’énergie retombe très rapidement et fait chuter le rythme cardiaque à un point extrêmement bas, laissant le consommateur exsangue, parfois même inconscient.
Depuis quelques mois, les uns après les autres, les Médicomages de Ste Mangouste s’abstiennent de prescrire du Tussicalm lors de leurs consultations. Mais même si cet effet nocif est clairement dangereux, ils ne peuvent pas nier la formidable efficacité de la potion. Ils tentent donc de doser selon la résistance du patient. S’il n’y a pas d’autre moyen, une dose pour un adulte, mais à contre-cœur. Pour un adolescent ou une personne âgée, quasiment pas, à part un ou deux Médicomages se risquant à quelques gouttes de potion. Pour les enfants, c'est tout simplement hors de question.
Cet effet anémiant venant à peine d’être découvert, aucune règlementation ne peut encore se pencher sur la question. Ainsi, les professionnels de la santé tentent de créer leur règlementation personnelle, pouvant différer de l’un à l’autre. Mais ils n’ont pas encore pu songer à tous les cas particuliers dont regorge la société sorcière ! Quid des vampires, loups-garous, ou Métamorphomages ?
Pour le moment, aucune mesure spéciale n’est à adopter face au Tussicalm, au grand dam des Médicomages. Ceux-ci espèrent alerter des confrères de plus en plus nombreux afin de démontrer au gouvernement de manière crédible et irréfutable la dangerosité d’une mauvaise utilisation du Tussicalm. Une partie des experts concernés songent simplement à interdire sa vente et prescription. D’autres sont moins catégoriques : ils proposent plutôt de réguler sa prescription en prévenant convenablement les utilisateurs. Si au bout d’un an, les cas d’anémie comateuse « Tussicalmesque » n’ont pas diminué, alors seulement faudra-t-il le prohiber de nos pharmacies.
Il convient à présent à chacun d’adopter sa propre conduite envers la potion Tussicalm, à la lumière de ces éléments. Il semblerait que tout ne soit pas si calme, avec la potion Tussicalm…