Le Vif d'or, la balle de trop?

Devrait-on retirer le Vif d'or des parties de Quidditch ?

Cette question, extrêmement polémique, a déjà fait couler beaucoup d'encre par le passé. Elle avait déjà été soulevée après le scandale de mai 1962 alors que la Gazette du Sorcier mettait en première page « MENSONGES DORÉS* » après qu'il fut découvert que plus d'une dizaine de matchs de Quidditch avaient été trafiqués par des Vifs ensorcelés**. Même si cet événement aura permis de perfectionner les Vifs d'or afin qu'ils ne puissent plus être trafiqués par des sortilèges et des enchantements, cela n'a pas empêché les gens de débattre sur l'utilité d'une balle qui fait presque systématiquement gagner l'équipe qui l'attrape

La question s'est de nouveau posée plus récemment, en 1987, alors que cette fois-ci des attrapeurs auraient été pris à avoir consommé illégalement du Felix Felicis. Même si le Vif d'or n'était pas directement en cause, plusieurs s'étaient alors insurgés, soulignant que s'il ne faisait pas rapporter 150 points à son équipe, des scandales comme celui-là auraient beaucoup moins de chance de se produire. Il est vrai que même si l'utilisation de stratagèmes illégaux n'affecte pas uniquement les attrapeurs, la petite boule dorée demeure tout de même la manière la plus efficace de gagner.

Mais pourquoi le Vif d'or est-il devenu l'un des plus gros enjeux du Quidditch moderne ? Un peu d'histoire s'impose. Pratiquement tout le monde sait qu'avant l'invention de Bowman Wright, les joueurs utilisaient une petite créature nommée « Vivet doré » (jusqu'à sa quasi-extinction qui força les sorciers à trouver une nouvelle alternative). Mais qu'il soit de plume ou d'or, le Vif n'a pas toujours fait partie de ce sport. En fait, il aurait été introduit pendant un match par Barberus Bragge en 1269. Celui-ci aurait alors proposé une récompense de 150 gallions à la première équipe qui réussirait à l'attraper. Ce stratagème ayant connu un « vif » succès, on renouvela l'expérience à chaque fois et on finit par ajouter un nouveau membre au sein des équipes : le poste d'attrapeur venait d'être créé.

Les 150 gallions devinrent des points et les règles telles que nous les connaissons furent établies. La pression d'une victoire presque assurée fut mise sur les épaules d'un nouveau joueur, et la nouvelle balle vint bousculer l'équilibre du jeu à jamais. On peut alors se demander « est-ce que cela doit changer? » Même si certains appellent au retrait pur et simple du Vif d'or, la plupart des intéressés croient qu'il serait plutôt préférable de changer les règles du Quidditch en elles-mêmes. Pourquoi ne pas baisser le nombre de points reliés à sa capture ? 50 ou même 100 points redonneraient peut-être plus d'importance au jeu des poursuiveurs tout en conférant tout de même un certain avantage à l'équipe qui l'attrape. Cette option est appuyée par plusieurs, mais aussi poussée du revers de la main par d'autres qui pensent que ce changement ne servirait à rien, que ce serait du pareil au même au final.

D'autres s'opposent à ce changement pour une raison tout autre: la gloire.

En effet, bien des amateurs soulignent que même si le Vif d'or a une importance capitale, une joute expérimentée des poursuiveurs est tout aussi importante pour obtenir la victoire. D'autres s'opposent à ce changement pour une raison tout autre : la gloire. Depuis des siècles, la petite boule dorée est synonyme de prouesse, de triomphe.

L'attrapeur est d'ailleurs souvent considéré comme un joueur d'exception et beaucoup trouveraient « pitoyable » de réduire son importance au sein du Quidditch, que cela rendrait le jeu moins spectaculaire, moins excitant. L'enlever carrément serait un « scandale », « la fin du Quidditch » pour ces mêmes personnes. Toutefois, un groupe d’ardents défendeurs du mouvement « Sans Vif d'or » continue de protester avec véhémence et souhaite plus que tout voir son jeu préféré devenir plus équilibré.

Même si beaucoup d'amateurs lèvent les yeux au ciel en entendant ces protestations, déclarant qu'il s'agit simplement de jérémiades de mauvais perdants, l'avenir du Vif d'or est plus que jamais questionné au sein de la communauté sportive. Bien que son retrait soit peu probable à court terme, serait-il possible que nous assistions prochainement à un remaniement des règlements officiels du jeu ? Vivrons-nous ces changements ou devrons-nous attendre encore plusieurs décennies avant de voir les effets de ce débat ? À suivre !



* MENSONGES DORÉS, article publié le 5 mai 1962 et écrit par Louis Vandervoort (1923-1995) – (© Gazette du Sorcier)
** L'enquête de l'époque avait conclu à une fraude commise par un groupe indépendant, aucunement lié à quelque équipe ou association officielle de Quidditch. Les criminels avaient ainsi réussi à s'emparer de centaines de gallions grâce à des paris illégaux.Cliquer ici pour modifier.

[Écrit par Laurence] [Illustré par Huguette]